Voilage dans le temps
Il faut bien que jeunesse se place. Cet été, l'Oncle, en famille, propose un petit voilage dans le temps : une adaptation libre de rêves et de création ayant pour décor planté la guerre de cent ans, le tout en feuilletons. Entre haches, épées et autres marques d'amour, voici l'histoire du chevalier Edward de Maudventre. Attention les mirettes !
Épisode 1
En l'an de grâce 1364... Castille (Espagne)
Soit le 22 juillet de notre ère,
Soit le 22 juillet de notre ère,
Je voulais aller dehors pour m'aérer quand j'ai vu un homme portant son armure à l'envers (l'étiquette 100% coton dépassait sous le menton). Comme j'étais en slip-kangourou de bure, je suis vite rentré dans ma tente igloo "Queshua". J'ai enfilé mon armure en quinze secondes, ma montre à gousset en main - il faut que je vous précise comment j'ai fait si vite : mes armures sont dotées de fermetures Éclair-, j'ai couru dehors pour rejoindre ce déb... cet inconscient. Je pensais bien qu'il y avait une explication. A tout problème, il y a une explication. Et s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème. Un éclat de lune sur son armure m'a vite fait remarquer qu'il s'agissait de Sir Robert de Bouajoli. Le pauvre était, depuis sa plus tendre enfance, frappé de somnambulisme. Tout le monde sait qu'il ne faut pas réveiller un somnambule (d'ailleurs, je me demande pourquoi...). Alors, je l'ai seulement suivi. A un moment, il bifurqua vers la droite et je constatais avec effroi que le chevalier de Bouajoli se dirigeait vers le camp des ennemis. J'aurais pu le laisser à son triste sort, mais je suis Sir Edward de Maudventre et un Maudventre n'abandonne pas un homme de son camp ! Ce dernier arrivait à l'entrée du campement rival ! Deux veilleurs ennemis gardaient leur camp. En voyant notre ami somnambule, ils se levèrent et le pointèrent de leurs lances. Le chevalier de Bouajoli attrapa l'épée accrochée à sa ceinture et attaqua ! Je sortis de ma cachette et me joignis à lui ! Nos ennemis étaient en mauvaise posture. Soudain, le somnambule glissa sur du crottin de cheval, tomba et se réveilla. Il se releva aussitôt et essaya de se défendre malgré son postérieur endolori. Mais je remarquai qu'il devint très médiocre et que les ennemis ne s'attaquaient plus qu'à moi. Le chevalier de Bouajoli profita de leur inattention pour les assommer avec le pommeau de son épée. Puis, il s'écroula par terre. Je dus le ramener jusqu'à sa couche. Quelle nuit, quelle nuit ! Je sens que, demain matin, je n'arriverai pas à faire mes pompes correctement.
Épisode 2
Le 23 juillet
Ce matin, comme je le craignais, je n'ai pas réussi à faire mes pompes convenablement. Les pompes, ce n'est pas ce que vous croyez. Il faut construire, à base de presque rien, des chaussures confortables pour le chef des chevaliers, donc de moi et des autres. Et quand le chef n'est pas satisfait, on n'a rien pour le petit déjeuner. Donc, je n'ai pas eu le droit à la bonne brioche dorée. Vers onze heures, j'ai reçu du courrier de Gwendoline. C'est ma femme. Elle possède de beaux cheveux roux, des yeux verts et c'est la meilleure pâtissière que je connaisse. Voici la lettre :
La lettre m'a fait oublier mon ventre criant famine. Il est vrai quelle était très courte, mais il y avait une photo. Il paraît que demain nous aurons un nouveau compagnon d'armes...
Épisode 3
Le 24 juillet
Le nouveau est arrivé. Il a l'air d'être quelqu'un de bien. Je suis allé le voir et je lui ai demandé d'où il venait. Il m'a répondu qu'il s'appelait Lord Georges Andrew Caine, qu'il venait d'Angleterre, que son père était anglais et sa mère française, qu'il avait dû choisir entre les deux et avait choisi sa mère. Après avoir dit ça, plus personne ne lui a parlé, car tout le monde pensait que c'était un espion. Moi, je pensais le contraire. La preuve, pendant la nuit, il a aidé le chevalier de Bouajoli – qui comme vous le savez est somnambule et se dirige tout le temps vers le camp ennemi – à revenir sans encombre. Mais si je dis ça aux autres, ils ne me croiront jamais et diront que le chevalier Caine m'a drogué. Alors comment faire pour leur prouver que c'est quelqu'un de bien ?
Hum, je sais, je vais lui envoyer une lettre de son père (que j'aurai faite) lui disant qu'il doit lui livrer un chevalier, le jour même, à trois heures du matin. J'ai montré discrètement la lettre aux autres avant de la donner à Lord Caine. Le soir même, une bonne partie de mes compagnons et moi, attendions au point de rendez-vous. Comme il faisait sombre cette nuit là, le chevalier Caine ne nous a pas vus. Il est arrivé seul et a dit : "Père, je vous ai dit que je partais dans le camp des Français. Mais pas pour les espionner, pour servir la France, à leur côtés". Sur ces mots, tout le monde a couru vers lui et l'a serré dans ses bras.
Cette nuit, en m'endormant, je me suis demandé quelle surprise le chef voulait nous faire...
Cette nuit, en m'endormant, je me suis demandé quelle surprise le chef voulait nous faire...
Épisode 4
Le 25 juillet
Le matin, tout le monde a essayé de soutirer des informations au chef. Bien évidemment, personne n'a réussi à lui faire dire quoi que ce soit. Tous les chevaliers avaient une opinion différente. Sir Bouajoli pensait qu'on allait avoir de nouveaux coussins bien moelleux, Lord Caine s'imaginait un banquet avec de la nourriture délicieuse, et moi, quelques jours de vacances pour aller voir ma Gwendoline. Vers midi, le chef nous a réunis. Il nous a dit que nous allions faire un pique-nique.
Il a parfois des idées farfelues, mais là... Personne n'a esquissé le moindre geste. Mais il n'avait pas fini : "Vous aurez la joie, que dis-je, l'honneur de me regarder manger ! Bien évidemment, vous n'aurez rien à manger avant ce soir." Que dire à ça ? Rien. On l'a tous suivi en le maudissant. Il s'est installé par terre, a pris son ridicule panier à pique-nique et a commencé à manger. Devinette : Qu'est-ce qui est rose et possède une queue en tire-bouchon ? Si vous, vous avez trouvé, eh bien c'est exactement comme cet animal que le chef mange. Le soir, nous avons eu à manger, nous nous sommes jetés dessus, même si ce n'était pas très bon : des épinards avec une espèce de viande froide.
Et après avoir mangé, nous avons décidé que le lendemain, le chef allait en baver...
Et après avoir mangé, nous avons décidé que le lendemain, le chef allait en baver...
Épisode 5
Le 26 juillet
Le plan consiste à faire jouer le chef. Lui faire faire un bras de fer. Bien évidemment avec le plus fort des chevaliers : Sir André de Blacacoco. Celui qui perdra, sera obligé d'exaucer un vœu de l'autre. Le plus dur a été de convaincre le chef, il ne voulait pas du tout. Nous avons dû lui dire qu'il était le plus fort, qu'il pouvait battre son adversaire haut la main, et bien sûr, il a accepté. Nous l'avons conduit jusqu'à la table de bras de fer et dès qu'il a vu son adversaire, il est devenu blanc comme du linge propre.
Et le chevalier de Blacacoco l'a battu et a dit qu'il ne savait pas encore ce qu'il voulait. Le soir, il a dit : "Je souhaite que le chef ne mange pas pendant 4 jours." Le chef, qui adore manger – il a même inventé un dieu de la nourriture – a supplié, s'est mis à genoux, mais rien n'y faisait. Le chevalier de Blacacoco s'est même installé dans sa tente pour le surveiller. Ah, quelle belle journée !
Épisode 6
Le 27 juillet
Le matin, en prenant mon petit déjeuner, j'ai regardé si Sir Bouajoli n'avait pas de blessures (à cause de ses escapades nocturnes), verdict : rien. Par contre, Lord Caine n'était pas dans son assiette. Comment je le sais ? Facile, il ne mangeait presque rien, jouait avec la nourriture alors qu'il est le premier à nous dire de ne pas le faire. Je lui ai demandé ce qui n'allait pas. Il m'a dit de le rejoindre dans sa tente après avoir mangé, et sur ce, il est parti. Robert (Sir Bouajoli) et moi, nous nous sommes regardés, très intrigués. Nous nous sommes empressés de finir. Une fois arrivés, nous avons vu Georges (Lord Caine) effondré par terre. Il nous a dit de nous asseoir et a commencé : "J'ai découvert un passage secret sous ma tente. Je me suis dit qu'avant de vous le montrer, j'allais l’explorer. En arrivant au bout du tunnel, j'ai ouvert la plaque et ...j'ai vu que j'étais dans le camp ennemi ! J'aurais dû retourner au camp, mais j'ai senti une merveilleuse odeur de chocolat. Je suis rentré dans la tente d'où provenait ce parfum. C'était un gâteau. Je n'ai pas pu résister et je l'ai mangé. Puis je suis parti. Mais sans faire exprès, j'ai fais tomber une feuille de papier avec mon nom écrit dessus. Je l'ai vue, mais je n'ai pas pu la prendre car quelqu'un arrivait. Personne ne m'a vu, car cela s'est passé hier soir, et si quelqu'un m'a vu, il a dû me prendre pour un Anglais. Et maintenant, la personne m'a envoyé ça :
"Je ne sais pas ce que je dois faire, aidez-moi !"
Robert et moi nous le regardions, stupéfait.
Puis soudain, il éclata de rire et dit :"Si vous aviez vu vos têtes... Cette histoire, c'est moi qui l'ai inventée ! C'était une blague !" Puis, nous joignîmes nos rires au sien. Quand j'y repense, Georges est un fin stratège.
Robert et moi nous le regardions, stupéfait.
Puis soudain, il éclata de rire et dit :"Si vous aviez vu vos têtes... Cette histoire, c'est moi qui l'ai inventée ! C'était une blague !" Puis, nous joignîmes nos rires au sien. Quand j'y repense, Georges est un fin stratège.
Épisode 7
Le 28 juillet
Il y a eu un mort ! Et c'est... Le chef. Voilà, c'est dit. Vous voulez savoir comment ça s'est passé ? Eh bien, ce matin, la vigie est arrivée en courant. Il n'arrêtait pas de crier. Du coup, on a dû l'immobiliser au sol. Il a réussi à bégayer : "On vaaaaaaaaa t... t... tous mou... mourir ! I... Ils arr... arri...vent..." et il s'est évanoui. Qui arrivaient ? Les Anglais pardi ! Et nous étions prêts avant d'avoir eu le temps de dire "enfer et putréfaction". Nous attendions les Anglais de pied ferme. Ils sont arrivés, nous nous sommes tous battus courageusement.
Nous avons réussi à les faire déguerpir ! Mais notre bonheur a été de courte durée. Le chef était mort. Deux hommes ont amené son corps dans sa tente. Nous l'avons enterré comme il se doit.
Nous avons réussi à les faire déguerpir ! Mais notre bonheur a été de courte durée. Le chef était mort. Deux hommes ont amené son corps dans sa tente. Nous l'avons enterré comme il se doit.
En triant ses affaires, j'ai trouvé son testament :
Castille, le 23 juillet
Si vous êtes en train de lire cette lettre, c'est que je dois, à cette heure, être mort. Avant de vous dire qui sera mon héritier, je veux que vous mettiez, avec moi, dans ma tombe, un poulet rôti et un moelleux au chocolat. Je vous remercie d'avance ! Maintenant, voici mes héritiers : ma sœur aura toutes mes économies et Sir André de Blacacoco sera le nouveau chef (donnez-lui mon épée).
Sir Robert de Pikphèsse
Si vous êtes en train de lire cette lettre, c'est que je dois, à cette heure, être mort. Avant de vous dire qui sera mon héritier, je veux que vous mettiez, avec moi, dans ma tombe, un poulet rôti et un moelleux au chocolat. Je vous remercie d'avance ! Maintenant, voici mes héritiers : ma sœur aura toutes mes économies et Sir André de Blacacoco sera le nouveau chef (donnez-lui mon épée).
Sir Robert de Pikphèsse
J'ai tout fait moi même (sauf le poulet et le gâteau).
Je ne montrerai à personne le testament.
Personne ne saura le nom de l'ancien chef, sauf moi, pour que dans le cœur de chacun, il reste "le chef".
Épisode 8
Le 29 juillet
Je n'ai plus beaucoup de temps pour écrire. Le camp a énormément changé depuis que le chef est mort. Il y a des règles très bien et d'autres...
Sir de Blacacoco est un bon chef, mais il est un peu trop exigeant :
Sir de Blacacoco est un bon chef, mais il est un peu trop exigeant :
- Règles très bien :
- On a de la nourriture délicieuse
- On se lève à 7H00 du matin (alors qu'avant, c'était vers 5H00)
- On peut envoyer autant de lettres qu'on veut (alors qu'avant, cela était limité à une lettre par mois)
- Le soir, on peut faire des jeux de cartes en pariant de l'argent (ce que je ne fais pas)
- Règles moins bien :
- Après s'être levé, on est obligé de se laver avec de l'eau froide
- On doit faire 100 pompes avant de manger
- Si on ne réussit pas les pompes, on n'a pas le droit de manger
- On est obligé de se coucher à 22H00
Le chef m'a fait une immense faveur (c'est ce qu'il dit) : j'ai le droit à deux minutes supplémentaires pour écrire ces lignes quotidiennes. Il nous a laissé nous occuper de Sir de Bouajoli à tour de rôle (nous, c'est Lord Caine et moi). Attention : 3...2...1...0 !!! C'est fini pour aujourd'hui !
Épisode 9
Le 30 juillet
Le chef nous a fait faire une énorme randonnée de 46 km. Il a dit : "Une petite balade pour vous détendre. Nous emporterons de quoi casser la croûte. Des questions ?" J'ai levé la main : "Où allons-nous aller ?". Le chef me répondit : "Nous allons jusqu'au caillou plat, puis à Tolède." Il faisait bigrement chaud ! En plus, le chef n'arrêtait pas de nous dire d'accélérer la cadence. Avec Sir de Bouajoli et Lord Caine, nous parlions de nos soucis. Mais nous avons vite cessé de bavarder car nous étions à bout de souffle. Le chef a été intransigeant avec nous et nous a obligé à poursuivre. Quand nous nous sommes arrêtés pour nous restaurer, une bonne partie de la nourriture était toute molle et immangeable. Nous n'avons donc pas beaucoup mangé. Et cela s'est prolongé indéfiniment. C'était un horrible calvaire !!! Ce soir, je vais m'endormir en trois secondes.
Épisode 10
Les vacances
Le 31 juillet
Ce matin, en me réveillant, je me suis dit que la journée allait bien se passer. Je ne croyais pas si bien dire ! Le petit déjeuner me paraissait délicieux alors qu'il était tout ce qu'il y a de plus banal. La douche froide me paraissait requinquante – alors qu'elle était glacée et donnait envie de partir en courant -. Enfin, vers 9h00, le chef nous a convoqué et s'est exclamé : "Les jeunes, vous n'allez pas attendre une bataille qui ne vient pas toute votre vie ! Donc, comme vous n'en avez pas eu depuis longtemps, je vous donne une semaine de vacances." Sur ce dernier mot, tous le monde a sauté de joie (même moi) ! Et me voilà parti pour les vacances. Vous vous imaginez peut-être que je vais partir voir ma femme. Eh bien, je ne peux pas ! C'est trop loin, je n'y arriverais pas en 1 semaine. Alors, je vais aller dans une auberge du coin avec Robert et Georges. Nous nous sommes rendus à l'auberge qui s'appelle "Rencontres aux goûts du monde". Elle est très sympathique. Notre chambre est propre et sent la lavande. Nous nous sommes partagé le prix. Ce soir là, nous avons veillé très tard. Alors que j'écris ces lignes, mes compagnons dorment déjà. Je ne vais pas tarder à en faire autant.
Épisode 11
Le 1er août
Vous n'allez pas me croire, mais nous avons vécu des aventures, enfin, une aventure à l'auberge... En descendant pour aller nous restaurer, nous avons vu un nouveau client. Dès que Georges l'a aperçu, il nous a obligés à remonter ; une fois dans notre chambre, il a paniqué et nous a dit : "Cet homme, c'est mon père !". Je pensais que c'était une blague, comme la dernière fois. Mais à regarder son visage, il avait l'air vraiment apeuré. Robert s'exclama : "Edward et moi allons descendre et tenté de savoir ce qu'il te veut." Aussitôt dit, aussitôt fait ! Je me suis installé à la table du père de Georges avec mon ami et dit :
-Vous savez que votre fils est ici ?
-Euh... oui... Mais qui êtes-vous jeune homme ?
-C'est moi qui pose les questions Monsieur Caine.
-Comment savez-vous mon nom ?
-Je suis un ami de votre fils et ce dernier voudrait savoir ce que vous lui voulez.
-Je souhaiterais lui parler d'homme à homme.
-Eh bien, suivez-nous !
Sur ce, je me suis levé et ai regagné la chambre que nous avions payée, sans même me soucier de savoir s'ils me suivaient ou pas... Je suis arrivé devant la porte et me suis exclamé : "Tu as de la visite !". Je fis entrer Monsieur Caine et redescendis avec Robert. Nous nous installâmes à une table et il me sermonna : "Non, mais tu es fou ! Il ne fallait pas faire ça ! Nous aurions dû rester avec eux pour les surveiller." Je le regardais en souriant. "Il est important pour un fils et un père de parler.". Alors tout le reste de la journée, nous avons flâné et discuté. Le soir, ils sont sortis. Nous avons pris le dîner tous les quatre ensemble; En me couchant, j'ai demandé à Georges comment cela s'était passé et il m'a répondu : "Mon père n'était pas très content, mais il a compris la leçon !".
-Vous savez que votre fils est ici ?
-Euh... oui... Mais qui êtes-vous jeune homme ?
-C'est moi qui pose les questions Monsieur Caine.
-Comment savez-vous mon nom ?
-Je suis un ami de votre fils et ce dernier voudrait savoir ce que vous lui voulez.
-Je souhaiterais lui parler d'homme à homme.
-Eh bien, suivez-nous !
Sur ce, je me suis levé et ai regagné la chambre que nous avions payée, sans même me soucier de savoir s'ils me suivaient ou pas... Je suis arrivé devant la porte et me suis exclamé : "Tu as de la visite !". Je fis entrer Monsieur Caine et redescendis avec Robert. Nous nous installâmes à une table et il me sermonna : "Non, mais tu es fou ! Il ne fallait pas faire ça ! Nous aurions dû rester avec eux pour les surveiller." Je le regardais en souriant. "Il est important pour un fils et un père de parler.". Alors tout le reste de la journée, nous avons flâné et discuté. Le soir, ils sont sortis. Nous avons pris le dîner tous les quatre ensemble; En me couchant, j'ai demandé à Georges comment cela s'était passé et il m'a répondu : "Mon père n'était pas très content, mais il a compris la leçon !".
C'est bizarre, en ce moment, je n'entends plus très bien. Je suis peut-être fatigué...
Épisode 12
Le 2 août
Je me suis réveillé aux aurores. Les autres ronflaient comme des bienheureux. J'ai pris une douche en vitesse et je suis descendu. La cuisinière n'avait pas fini de tout préparer. Alors, j'ai attendu en regardant à la fenêtre. Quand enfin, elle eut terminé, elle me servit en baillant. Cétait un peu brûlé. Je pense qu'elle s'était assoupi pendant la cuisson. Quand mes amis sont arrivés, je dégustais tranquillement une tartine de pain beurre-confiture. Ils avaient les cheveux comme un balai avec lequel on vient de nettoyer un sol extrêmement sale. Ils vinrent s'asseoir à mes côtés et commencèrent à s'empiffrer comme des cochons. Quand ces deux morfales eurent fini, je leur demandais ce qu'ils voulaient faire de leur journée. Georges me dit : "Il y a une boulangerie au coin de la rue. Il paraît qu'elle fait les meilleures pâtisseries du monde". Robert me répondit : "Moi, je voudrais aller chez le tailleur pour m'acheter une nouvelle tunique." Et c'est ainsi, que nous passâmes notre journée à fouiller les boutiques de fond en comble. En rentrant, j'avais les bras chargés de toutes sortes de choses : une robe, un miroir et un vase pour Gwendoline, une nouvelle épée, un casque, une plume et de l'encre, une tunique et un coussin pour moi. Robert n'avait acheté que des habits, et Georges, que de la nourriture (qu'il mangeait dans la rue). Soudain, un homme a déboulé au bout de la voie ! Il était dans une charrette et devait être complètement ivre, car il fonçait et lançait ses chevaux toujours plus vite ! J'étais malheureusement sur la route ! Le cheval s'est arrêté juste devant moi et il s'est cabré ! Sous le choc, je suis tombé. Le cheval est retombé, ses sabots sur ma tête ! Et puis après, je me suis évanoui.
En me réveillant, je n'entendais plus rien. Mes amis me regardaient en souriant et ils m'ont demandé quelque chose. Comme je ne pouvais pas leur répondre, je me suis levé et ai pris des feuilles pour leur écrire les mots suivants : "Je vais bien, mais malheureusement, je n'entends plus rien. Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne souffre pas."
Quand ils eurent fini de lire, ils me regardèrent horrifiés. Comme il était tard, je leur dis "bonne nuit", même si ne n'entends rien de ce que je dis. Et sur ce, je me suis endormi comme une souche.
Quand ils eurent fini de lire, ils me regardèrent horrifiés. Comme il était tard, je leur dis "bonne nuit", même si ne n'entends rien de ce que je dis. Et sur ce, je me suis endormi comme une souche.
Épisode 12
Le 5 août (plusieurs jours ont passé...)
Nous sommes rentrés au camp. Bizarre, habituellement c'était une vraie cacophonie. Mais là pas un bruit. Mes amis sont allés voir le chef et je les ai accompagnés. Je n'entendais rien. J'ai essayé de déchiffrer sur les lèvres, mais je n'ai rien compris. Le chef avait l'air embêté. Il me regardait en se mordant la langue sans arrêt. Puis, je me suis dit que j'allais leur parler à ma façon , par écrit, comme hier.
"Chef, hier, un cheval m'a écrasé la tête. Maintenant, je n'entends plus rien, mais je peux parler. Je préfère que vous me laissiez retourner chez moi, car comme je suis sourd, je ne pourrai plus me battre".
Le chef a hoché la tête pour me dire oui. Je me suis levé et je me suis dirigé vers ma tente. J'ai rangé toutes mes affaires qui trainaient dans ma tente et j'ai attendu longtemps. Pourquoi ? Car Georges m'avait écrit que tout allait s'arranger. Quand enfin, ils arrivèrent, ils fermèrent la tente à clef (c'est façon de dire). Puis, Robert inscrivit sur un papier qu'ils avaient demandé au chef de les laisser m'accompagner. Il était d'accord mais à ajouté qu'il fallait trouver une raison pour partir. Robert dit qu'en restant ici, comme il était somnambule, il pouvait se faire facilement tuer la nuit. Georges, quant à lui, répondit que ses parents étaient des deux camps, alors c'était difficile de choisir.
Je n'ai pas pu mettre ce dernier papier dans mon cahier, car nous l'avons brûlé, pour ne laisser aucune preuve.
"Chef, hier, un cheval m'a écrasé la tête. Maintenant, je n'entends plus rien, mais je peux parler. Je préfère que vous me laissiez retourner chez moi, car comme je suis sourd, je ne pourrai plus me battre".
Le chef a hoché la tête pour me dire oui. Je me suis levé et je me suis dirigé vers ma tente. J'ai rangé toutes mes affaires qui trainaient dans ma tente et j'ai attendu longtemps. Pourquoi ? Car Georges m'avait écrit que tout allait s'arranger. Quand enfin, ils arrivèrent, ils fermèrent la tente à clef (c'est façon de dire). Puis, Robert inscrivit sur un papier qu'ils avaient demandé au chef de les laisser m'accompagner. Il était d'accord mais à ajouté qu'il fallait trouver une raison pour partir. Robert dit qu'en restant ici, comme il était somnambule, il pouvait se faire facilement tuer la nuit. Georges, quant à lui, répondit que ses parents étaient des deux camps, alors c'était difficile de choisir.
Je n'ai pas pu mettre ce dernier papier dans mon cahier, car nous l'avons brûlé, pour ne laisser aucune preuve.
Épisode 13
Le 6 août
Vous voulez que je vous dise, je déteste les chevaux (d'ailleurs, on se demande pourquoi...) ! D'accord, je suis sourd, mais j'arrive encore à sentir les odeurs. Or, il se trouve que le crottin de cheval ne sent pas la lavande. Vous allez me dire que ce n'est pas tès grave, que c'est normal que le crottin ne possède pas le plus excquis des fumets et que le cheval est tout de même un animal fantastique. Eh bien, non !!! Le mien est horrible, pas physiquement car c'est un très beau cheval (y a pas à dire), mais son caractère est pire que celui de mon oncle Clovis (qui est redoutable). Cet étalon n'a même pas daigné lever la tête, la première fois que je suis arrivé devant lui. Et toujours, sur les routes, le moindre prétexte pour se cabrer était bon pour lui. Au mieux, je ne suis resté que trois heures sur ce canasson. Et là, j'ai eu une envie soudaine de vendre ce bourrin. Et, si vous voulez mon avis, c'était une bonne idée. Donc, c'est que j'ai fait. Je l'ai vendu à un certain chevalier Dadapoumoua au prix incroyable de mille écus. Avec ma jolie somme, je suis allé m'acheter un nouveau destrier. Et celui-là, dès que je l'ai vu, j'ai su qu'il était pour moi.
Il a une robe couleur cacao et des "chaussettes" blanches. Je l'ai acheté et je l'ai tout de suite appelé "Onyx". C'est une femelle. Cette fois, je crois que j'ai trouvé le bon cheval.
Épisode 14
Le 7 août
Ce matin, je grognais parce qu'il avait plu la nuit dernière. Sur ma petite Onyx, je me sentais bien. Elle est douce. Le paysage était sympathique quoique un peu sec. A midi, nous avons mangé du pain avec du pâté, puis une petite sieste bien méritée et en selle !
Nous avons continué ainsi toute la journée, tranquillement. Le soir venu, j'ai allumé le feu. Nous avons dîné paisiblement. Puis tout le monde s'est couché, sauf moi, car je dois faire mon rapport de la journée. Aujourd'hui, il n'y a rien eu de particulièrement intéressant, mais bon, je ne peux pas faire quelque chose de dangereux, énigmatique ou intéressant tous les jours ! J'ai le droit à des jours de sérénité ! En tout cas, moi, j'ai beaucoup aimé cette journée.
Épisode 15
Le 8 août
Nous avons été attaqués... Ce matin, une bande de pillards nous a sauté dessus ! Nous nous sommes défendus comme nous avons pu, mais ils étaient trop nombreux. ils nous ont postillonné dessus et, si j'ai bien compris, ils nous ont réclamé de l'argent.
Au début, mes compagnons et moi, nous leur avons répliqué qu'ils pouvaient toujours aller se faire cuire un œuf. Je pense qu'ils n'en avaient plus car la bande a menacé de nous mettre la tête sous l'eau si nous ne faisions pas ce qu'ils demandaient (aboyer à la figure serait plus exact...). Alors nous avons dû obéir. Puis ils nous ont emmené quelque part. Nous avons dû les suivre pendant des kilomètres. Chacun de nous était affublé d'un pilleur pour nous garder. Le mien s'appelait "Marteau", car il pouvait enfoncer les gens comme des clous dans la terre. Nous nous sommes enfin arrêtés devant des ruines. Un des hommes a ouvert une porte secrète. Ils nous ont conduits dans des souterrains plein de rats et d'insectes. Il y avait de l'eau et cela sentait l'urine. Ils nous ont balancés dans un cachot ignoble (oui, le mot est bien "balancé") ! Un des hommes s'est exclamé : "Ha ! Ha ! Ha ! On verra bien ce qu'il vous fera bien demain...". Mes amis m'ont expliqué tout ce que je n'ai pas pu entendre pendant cette fameuse journée. Bon, eh bien, nous voilà sur le chemin d'un triste sort !
Épisode 16
Leur chef
Le 9 août
Les gardes sont arrivés et ils m'ont trouvé en pleine écriture. Ils riaient et s'exclamaient haut et fort que je n'étais qu'une bonne femme. La vermine m'a pris mon cahier et ils nous ont trainé jusqu'à leur Chef. C'était un homme dans la force de l'âge : grand, fort et avec une barbe. Les trois pilleurs qui nous avaient amenés ont présenté mon cahier à leur roi (oui, c'est bien un roi, "le Roi des pilleurs"), en rigolant. Il a pris mon carnet très sérieusement et nous a dit de le laisser seul. Nous avons attendus des heures. Georges se rongeait le peu d'ongles qui lui restait. Robert gémissait et moi, je tournais en rond. Enfin, des hommes vinrent nous chercher. Ils nous ramenèrent à la salle du chef. Ce dernier demanda : "Qui est Edward de Maudventre ?". Mes amis me regardèrent et m'écrivirent sur un bout de papier la question. Et le roi, qui comprit notre système, m'inscrivit ceci : "Mon cher ami, j'adore lire. Alors, je vous laisse partir car vous avez encore une longue vie devant vous. Mais, je veux que vous m'écriviez pour me raconter vos aventures".
Je l'ai remercié chaleureusement et lui ai promis de lui recopier mes aventures pour les lui envoyer. Et nous repartîmes joyeusement. Le Roi nous avait rendu nos économies et nos chevaux.
Eh bien, j'ai un nouvel ami : le Roi des pilleurs !
Je l'ai remercié chaleureusement et lui ai promis de lui recopier mes aventures pour les lui envoyer. Et nous repartîmes joyeusement. Le Roi nous avait rendu nos économies et nos chevaux.
Eh bien, j'ai un nouvel ami : le Roi des pilleurs !
Épisode 17 (et dernier...)
La Maison
Le 12 août
Nous sommes enfin arrivés ! Je ne vous ai pas raconté le reste du voyage, car après l'affaire des pilleurs, il n'y a rien eu de particulier. J'ai juste appris à lire sur les lèvres. On peut dire que je ne me débrouille pas trop mal. Quand nous sommes arrivés, il y a eu de chaleureuses retrouvailles. Nous avons organisé une grande fête, avec un énorme buffet (sur l'idée de Georges) et des danses (sur l'idée de Gwendoline). C'était merveilleux ! Nous avions invité tout le village. Après ces festivités, j'ai annoncé à Gwendoline que j'étais sourd. Elle me dit : "Si tu ne me l'avais pas dit, je ne l'aurais jamais deviné...". Puis nous sommes allés rejoindre mes amis et tous les trois, nous avons conté nos aventures à Gwendoline. Mes amis ont un tantinet exagéré (surtout Georges) sur certains détails. Puis nous descendîmes dans ma ville d'origine. Mes amis regardèrent, fouinèrent un peu partout. Le soir, nous avons organisé une autre fête, mais juste entre "personnes de haut rang". Puis nous sommes tous allés dormir.
Eh bien voilà, je pense que je n'aurai plus aucune aventure. C'est la fin ! Bonne nuit !