Petit suis-je
Touchant du tek, presque invisible, j'ai migré comme un clou qu'on a, par martèlements, baissé. L'encre et la vue ont beau blessé, je m'enhardis l'oreille et note depuis 20 ans les cheveux qui passent l'obstacle du peigne à dedans. La main dans une vielle perruque, j'ai mis de côté les pellicules pour le digital. Je prends souvent froid, mais remets les couverts à chaque fois.
Travailler du chapeau
Encore et encore,
Pic d'isolation ou d'isolement ?
Les deux monts capitonnent.
Encore et encore,
Pic d'isolation ou d'isolement ?
Les deux monts capitonnent.
Je ne suis pas un héron (2007)
Parce qu'il nous faut revenir un jour...
1er septembre 2016 : incroyable envie de reprendre le temps, d'écrire à nouveau.
Un petit retour en arrière s'impose...
Trois ans ont passé.
Un petit retour en arrière s'impose...
Trois ans ont passé.
La libellule du lendemain (2010-2013)
25 mars 2010 : Depuis deux jours, beaucoup de visites dans le bureau de Mon Oncle pour lire le travail de réflexion d'Étienne Orsini autour de la voix. Nous allons poursuivre dans cette voix et en accueillir d'autres, celles qui se présenteront, à bon entendeur... Sous la Planète Pliante, je commence l'élaboration du nouveau projet : La Libellule du lendemain. C'est une photo de Corinne Lenormand qui inaugure la nouvelle production.
30 mars 2010 : le premier écrivain devait être un prisonnier. Et les suivants, jamais libérés.
3 avril 2010 : Je n'ai pu éviter quelques poissons de papier. Étienne Orsini me comble en me livrant Rome en photos. Retour aux affaires.
10 avril 2010 : Les voix commencent à s'ouvrir dans le bureau de l'Oncle. Les joues bombées d'une voix de plumes, de peaux, de pluies séchées, d'une note qui fait aaaaaaaaaah. Comment une rhinopharyngite peut venir, à nouveau, se loger dans tout cela et sortir perdante, jusqu'à l'épuisement et l'usure des cordes ? En attendant, je viens de raboter "l'âge du cri".
18 avril 2010 : Des promesses de voix dans le bureau alors que le soleil se profile. En attendant, je complète. Combien de mondes encore avant de se faire mettre en boîte ? Je découvre avec plaisir un hommage à Vian qui m'avait échappé (ni des mains, ni des yeux mais totalement des oreilles) où l'immense Nataf nous gratifie d'une superbe Ballade du lapin, texte orphelin de l'homme à la trompinette.
1er mai 2010 : Ce n'est pas le départ en gare qui déstabilise, mais bien le marchepied du train.
9 mai 2010 : En trois jours, les événements se sont bousculés : Jean-Claude Picavet fait son entrée dans le bureau. Étienne Orsini y signe un nouveau passage. Owen Beuchet me donne de nouvelles clés et images. Il s'agit maintenant de m'en imprégner. Après l'historique coup calendaire du 6 mai 2010 orchestré par l'ami Arno, il fallait au moins ça. Merci à tous, pour les fleurs ! La semaine prochaine verra, ainsi que vos rétines, l'arrivée dans le bureau de deux nouveaux textes : un d'un fameux Chic Type et l'autre, du chanteur pop Luc Spencer.
11 mai 2010 : Lene Terp rejoint le collectif du Monocle en proposant son regard et donc ses vues. Merci à Owen de jouer les passeurs et les intermédiaires.
12 mai 2010 : Un peu de retard pour les deux prochaines voix annoncées, mais leur silence en dit long. Un petit texte dans la cuisine et un autre dans la bibliothèque en attendant leur production.
14 mai 2010 : Est-ce la pluie qui donne cette sensation de flottement ?
17 mai 2010 : Je tombe dans le rouge de certaines photos et ne m'en sors plus.
18 mai 2010 : Dans 48 heures, au plus tard, Chic type livre sa voix dans le bureau de l'Oncle.
21 mai 2010 : Petit texte dans la cuisine sur le grand projectionniste.
31 mai 2010 : Un homme assis, endormi sur un banc, avec une lunette astronomique d'enfant entre les mains. Qu'a-t-il pu bien voir ?
8 juin 2010 : Bonne nouvelle du jour, un ténor tente de prendre le temps de la réflexion et de concocter un texte pour le bureau.
15 juin 2010 : Rémi Arbeau me fait le plaisir de revenir dans la partie en proposant quelques nouvelles photos. En voici, une première.
4 juillet 2010 : Après l'orage, devant moi, les paysages urbains à la verticale s'ouvrent à nouveau au soleil. Je reprends l'écriture.
11 juillet 2010 : Aucune discipline d'écriture particulière me fait dire que je fais sans et avec, sec avant, mais avec assez de vent, voilà l'inspiration.21 juillet 2010 : Il faut se résoudre à trouver une couverture pour Planète Pliante, lui trouver un format, du fil et une aiguille.
1er septembre 2010 : Après tout ce silence, il faut s'atteler à la tâche. Devenir ensemble indélébile.
2 septembre 2010 : Couvrir Les livres scolaires où le ré-apprentissage de la patience.
13 septembre 2010 : Je pose mon bâton de pèlerin que je n'ai pas. L'oncle revient bel et bien. Pour commencer et depuis quelques jours : un texte de plus en cuisine servi gratiné et une nouvelle promo dans le séjour : Mick Harvey.
14 septembre 2010 : Un nouveau petit reflet dans la cuisine...
16 septembre 2010 : Drôle de vision ce matin : un homme avec un bras en écharpe, une bière à l'extrémité de l'autre bras(serie), et des rasoirs (une lame) dans un sac transparent en bandoulière : pour se couper du monde ?
7 octobre 2010 : Encore là... La plume part du temps. Et fait des boucles.
12 octobre 2010 : Bientôt la voix en écharpe, je le sens. Du miel et de la matière pour le bureau de l'Oncle. Pour l'heure, je vous laisse avec une autre adresse, à droite de l'habileté, celle de Pierre Laurent.
14 octobre 2010 : Que faire du temps dont on ne dispose pas ?
19 octobre 2010 : Repartir marcher et aller débusquer les racines sous les branches en deuil.
22 octobre 2010 : Il est à craindre que le ramasseur de feuilles mortes finira toujours par laisser tomber.
25 octobre 2010 : Il y a l'aurore et la fenêtre qui, toujours, font le temps. A travers, j'y distingue le grand âge ramenant des tonnes de cartons d'eau. L'essence précieuse et la perspective de la perdre fait ressurgir d'anciens souvenirs. Et la pluie se met à tomber : un enfant, à reculons, ouvre la bouche.
2 novembre 2010 : L'heure d'hiver et sa litanie de complaintes des choses qui se font et les autres. Étienne Orsini quant à lui, en plein escale, me fait parvenir des photos. La cuisine de l'Oncle reçoit, dans ce cas, en grandes pompes et passe les plats.
8 novembre 2010 : A chacun ses lieux pour les brèves de comptoirs : "Il fait encore nuit et le jour n'est pas là. C'est pas le moment d'en demander plus."
15 novembre 2010 : Pour chacun, la préoccupation de la trace et du sens sans pour autant toujours en faire état. L'ombre portée de l'absence trace également.
22 novembre 2010 : Le retour aux affaires, sous des faux airs d'heureux tours.
9 décembre 2010 : Comment redire au petit matin ce que la nuit a servi comme un soufflé ?
23 décembre 2010 : Voilà, une drôle d'affaire : l'avant-veille de Noël dégourdit mes envies de publication. Les photographes de Planète Pliante sont appelés à la barre pour me faire parvenir les fichiers de leurs photographies en formats non compressés. La maquette est en marche.
28 décembre 2010 : Un retour n'est-il qu'un retour ?
29 décembre 2010-23 janvier 2011 : Le silence mais pas de blanc.
24 janvier 2011 : Il y a des temps qui n'en sont pas et d'autres qui vous regardent baisser les yeux ; et vous vous dites : "C'est le sommeil, rien que le sommeil." La veille et la garde relèvent les corps en berne et baissent encore davantage les cernes du borgne (qui ne dort d'ailleurs que d'un œil).
28 janvier 2011 : Si j'ai décidé d'écrire un jour, c'était pour l'enfant. Ce matin, cette décision me rattrape dans tout ce que cet engagement peut parfois aussi avoir de difficile à vivre et qu'il faut façonner pour des lignes et des pointillés inattendus, nos regards absents, nos propres enfances, cet arrière-pays. Merci l'ami de ta confiance.
8 février 2011 : Aphone, sans fil. L'écriture du coup se trouve en un engorgement et attend.
15 février 2011 : Petite envie de revenir il y a vingt ans et de recréer des affiches.
16 février 2011 : Si tout va bien dans quelques jours, le deuxième volet de voilage verra le jour.
18 février 2011 : Voilà c'est fait en dessous du voilage, vous trouverez des doubles rideaux pour une évocation d'enfance, celle de nos héros du voilage. Bonne lecture. Merci à V.Icky pour sa disponibilité pendant ses vacances bretonnes ! Merci à Tanguy pour ces photos, je sens que je vais piocher dans la réserve.
15 mars 2011 : Production d'un texte "10 ans de rock" pour une hypothétique parution dans un opuscule hors série de la compagnie Aïe aïe aïe (pour célébrer les 10 ans de non parution d'un numéro de ladite revue). Ce texte est dans le séjour. Et poursuite de la maquette de Planète pliante, à petits pas. J'aime cela.
24 mars 2011 : Il y a plus de 15 ans, j'ai déjà vécu cela : faire, faire, toujours faire tout en dormant de moins en moins. Faire et refaire et tomber, enfin. Mais pas maintenant.
31 mars 2011 : Les jours rallongent sans le moindre désordre.Tout cela est regrettable.
3 avril 2011 : Encore beaucoup d'œufs à crouler sous les pontes avant le retour des nuits pleines.
17 avril 2011 : Nouveau projet d'écriture : Le nez de mon père. Production dans la cocotte depuis le milieu de la semaine après le début d'un nouveau chantier en bas de l'immeuble et la reprise de contact avec l'auteur Marc Lizano.
23 avril 2011 : Mon écriture n'aime pas la chaleur. Je couche un peu sur le papier, pense à la couverture.
6 mai 2011 : Ranger est une science à part. En tout cas, je ne la maîtrise pas.
25 mai 2011 : Le chantier avance, le parking souterrain se dessine avant d'être recouvert incognito et que les jours reprennent dans les feuilles. J'attends le vent.
21 juin 2011 : La musique a pris date, la pluie aussi. Plus facile pour les claquettes.
20 juillet 2011 : Le retour aux affaires après une vague histoire de tisane qui vous saccage un ordinateur en quelques secondes. Irrémédiables... Si finalement peut-être bien médiables.
28 juillet 2011 : Le silence a du bon quand il dure et du très bon quand il s'arrête.
4 août 2011 : Je crois enfin pouvoir dire que j'ai trouvé la photo de couverture de Planète pliante... Merci à Étienne Orsini, déjà large contributeur du Monocle. La preuve que tout n'est pas non plus juste une question de temps.
17 août 2011 : Deux nouveaux textes dans la cuisine ; ça mijote, sous hautes températures.
30 août 2011 : Bernard Lenoir, journaliste et surfeur quitte les ondes d'Inter pour d'autres ondes, celles de l'Euskadi. Il faut bien vieillir. Merci pour tout, Monsieur. Que le vent soit bon.
4 septembre 2011 : J'assiste à un bout de répétition d'un futur concert des Joe Chicago et the Supercherries et tombe sous le charme de la bande plantée en plein transept ; la musique monte avec les lettres et le sifflet du chanteur à bretelles : ça se tient.
12 septembre 2011 : A la verticale, debout là, sans rien dire.
21 septembre 2011 : La journée dédiée à Alzheimer, et bientôt l'automne... Et des points de suspension pour faire les feuilles.
22 septembre 2011 : Et... R.E.M. qui claque la porte. Va falloir se reprendre.
1er octobre 2011 : Une cocotte minute hors-saison, entre Tintin et Leos Carax : le mouchoir sur la tête.
12 octobre 2011 : La voilà la lumière, elle baisse la tête dans des arbres ajourés, tombés au sol en ombres portées, comme de vieilles familles.
15 octobre 2011 : La voix dans l'eau, seule ; juste l'écho lointain d'une bulle.
15 novembre 2011 : Disparaître, un point, c'est tout. Et encore...
24 novembre 2011 : Du sable dans la gorge, des grains forcent le passage : où est la passoire que je m'y colle ?
25 novembre 2011 : Nous pouvons, dans la même journée, nous émerveiller d'étroits poumons qui reprennent le dessus et encaisser au compteur de la vie une nouvelle ligne horizontale et sa sœur verticale : un point de croix pour descendre disperser le tout dans le sens courbe du vent, pour finalement ne rien lâcher.
26 novembre 2011 : La neige comme une apparition. Les flocons : à la dépose, ces corps que tout porte à flotter d'abord, sentent les causes, bonnes et mauvaises, avant de choisir leur point de chute.
14 décembre 2011 : De Planète pliante ou de La libellule du lendemain lequel des deux opus au marché verra le jour le premier ? Forcer le destin au risque de le farcir.
21 décembre 2011: On débranche le fil, pas le sapin. Restera à trouver une prise pour tirer le pied.
8 janvier 2012 : Il y a des codes et des langages inventés dans des garages et des grottes. Tout cela pour en sortir.
14 janvier 2012 : Nous rangeons le sapin et mangeons une forêt noire (moi, excepté) : de la suie dans les idées ?
18 janvier 2012 : Je me disais cet après-midi, qu'un cul-de-jatte entre deux braseros, c'est un formidable manque de fortune ; la roue tourne tellement vite parfois que rien ne tient dessus.
22 janvier 2012 : Sortir aujourd'hui pour faire uniquement des allées et venues entre deux intérieurs avec un tabouret de bar et ne même pas prendre le temps de se poser dessus, cela fait se poser une ou deux questions sur la course à l'échalotte et son modus operandi.
7 février 2012 : Je cherche la date depuis ce matin, me souviens, l'oublie, n'en veut pas. La neige est tombée et une vieille femme m'a dit "Je n'aime pas la neige, je la déteste. Avant, mes chats, dans le parc, attendaient toujours que les toits redeviennent rouges". La date n'a pas d'importance.
11 février 2012 : Dort-on vraiment ?
12 février 2012 : Plus de 130 vignettes à reprendre pour Planète pliante, cela se précise. Il faut faire vite...
13 février 2012 : Quand on s'applique à faire des ricochets, c'est pour pouvoir, un jour, charmer sur l'eau.
14 février 2012 : Le monocle opère d'un côté, le binocle de deux, d'aucuns ont pensé pouvoir envisager le juste milieu, c'était là se tromper de sens.
10 mars 2012 : Et puis quoi encore ? Peut-être bien une maquette qui avance bien, celle de Planète pliante...
15 mars 2012 : Quelques textes inédits articuleront Planète pliante histoire de ne pas parachuter le reste (70 pages environ sur les plus de 100 possibles parus sur ce même site entre 2008 et 2010... donc 2012, puisque des inédits s'y logent...).
16 avril 2012 : La maquette de Planète pliante a vu le jour, développée comme jamais. Reste à achever la couverture. Viens de lire Le même présent, histoires de rencontres brutes (dans la restitution des témoignages) et subtiles sous ses arches de mots. Troublant. Le jeu, l'âge, le malaise, le bonheur, tout partager (et mon nez, comment y échapper ?).
27 mai 2012 : Je m'applique à collecter des sons pour une version audio de Planète pliante. Débuts prometteurs...
20 juin 2012 : Les semaines comme des vagues, les jours comme du sable charrié sous les pieds. La version audio de PP avance, des musiciens s'en mêlent. L'expo de La Mécanique Des Plis est programmée au 15 septembre à l'Espace Manufacture : photos-textes avec Étienne Orsini. Préparatifs...
14 juillet 2012 : J'ignorais que certains de mes textes pouvaient être passés au lance-slams ou passés à la râpe. Planète pliante va voir le jour, un nouveau jour.
9 août 2012 : Inespéré... Toutes ces personnes qui prètent leur voix pour une adaptation sonore de Planète pliante. De la confiance pour se livrer : mes textes à mon oreille, merci à tous. Maintenant, il va falloir choisir, monter, copier, coller...
17 août 2012 : Olivier Mellano promet de mettre la main à la Planète. Ravi, je suis.
16 septembre 2012 : L'eau, les ponts, tout a coulé mais un magma a resoulevé le tout : La mécanique des plis s'expose depuis hier à L'Espace Manufacture : accueil chaleureux, pour les photos, les textes, Planète pliante et son adaptation audio. Merci à tous.
14 octobre 2012 : Pas loin de la pluie, les plis s'exposent encore quelques temps ; irréversiblement des mains, petites et grandes, en gagnent d'autres. Les livres du jour : Faute d'identité d'Assayas, Deux musiciens dans la grande guerre (Maurice Maréchal, Lucien Durosoir). Ma fascination pour les chaussures abandonnées reprend le dessus, l'incompréhension ne me quitte pas ; partant de là, je la mets en boule, en fait de l'étonnement ; ne pas compendre ne me déplait pas, me défait encore moins : juste un bain d'eau comme il faut. Plonger sous la lame me sied.
17 août 2011 : Deux nouveaux textes dans la cuisine ; ça mijote, sous hautes températures.
30 août 2011 : Bernard Lenoir, journaliste et surfeur quitte les ondes d'Inter pour d'autres ondes, celles de l'Euskadi. Il faut bien vieillir. Merci pour tout, Monsieur. Que le vent soit bon.
4 septembre 2011 : J'assiste à un bout de répétition d'un futur concert des Joe Chicago et the Supercherries et tombe sous le charme de la bande plantée en plein transept ; la musique monte avec les lettres et le sifflet du chanteur à bretelles : ça se tient.
12 septembre 2011 : A la verticale, debout là, sans rien dire.
21 septembre 2011 : La journée dédiée à Alzheimer, et bientôt l'automne... Et des points de suspension pour faire les feuilles.
22 septembre 2011 : Et... R.E.M. qui claque la porte. Va falloir se reprendre.
1er octobre 2011 : Une cocotte minute hors-saison, entre Tintin et Leos Carax : le mouchoir sur la tête.
12 octobre 2011 : La voilà la lumière, elle baisse la tête dans des arbres ajourés, tombés au sol en ombres portées, comme de vieilles familles.
15 octobre 2011 : La voix dans l'eau, seule ; juste l'écho lointain d'une bulle.
15 novembre 2011 : Disparaître, un point, c'est tout. Et encore...
24 novembre 2011 : Du sable dans la gorge, des grains forcent le passage : où est la passoire que je m'y colle ?
25 novembre 2011 : Nous pouvons, dans la même journée, nous émerveiller d'étroits poumons qui reprennent le dessus et encaisser au compteur de la vie une nouvelle ligne horizontale et sa sœur verticale : un point de croix pour descendre disperser le tout dans le sens courbe du vent, pour finalement ne rien lâcher.
26 novembre 2011 : La neige comme une apparition. Les flocons : à la dépose, ces corps que tout porte à flotter d'abord, sentent les causes, bonnes et mauvaises, avant de choisir leur point de chute.
14 décembre 2011 : De Planète pliante ou de La libellule du lendemain lequel des deux opus au marché verra le jour le premier ? Forcer le destin au risque de le farcir.
21 décembre 2011: On débranche le fil, pas le sapin. Restera à trouver une prise pour tirer le pied.
8 janvier 2012 : Il y a des codes et des langages inventés dans des garages et des grottes. Tout cela pour en sortir.
14 janvier 2012 : Nous rangeons le sapin et mangeons une forêt noire (moi, excepté) : de la suie dans les idées ?
18 janvier 2012 : Je me disais cet après-midi, qu'un cul-de-jatte entre deux braseros, c'est un formidable manque de fortune ; la roue tourne tellement vite parfois que rien ne tient dessus.
22 janvier 2012 : Sortir aujourd'hui pour faire uniquement des allées et venues entre deux intérieurs avec un tabouret de bar et ne même pas prendre le temps de se poser dessus, cela fait se poser une ou deux questions sur la course à l'échalotte et son modus operandi.
7 février 2012 : Je cherche la date depuis ce matin, me souviens, l'oublie, n'en veut pas. La neige est tombée et une vieille femme m'a dit "Je n'aime pas la neige, je la déteste. Avant, mes chats, dans le parc, attendaient toujours que les toits redeviennent rouges". La date n'a pas d'importance.
11 février 2012 : Dort-on vraiment ?
12 février 2012 : Plus de 130 vignettes à reprendre pour Planète pliante, cela se précise. Il faut faire vite...
13 février 2012 : Quand on s'applique à faire des ricochets, c'est pour pouvoir, un jour, charmer sur l'eau.
14 février 2012 : Le monocle opère d'un côté, le binocle de deux, d'aucuns ont pensé pouvoir envisager le juste milieu, c'était là se tromper de sens.
10 mars 2012 : Et puis quoi encore ? Peut-être bien une maquette qui avance bien, celle de Planète pliante...
15 mars 2012 : Quelques textes inédits articuleront Planète pliante histoire de ne pas parachuter le reste (70 pages environ sur les plus de 100 possibles parus sur ce même site entre 2008 et 2010... donc 2012, puisque des inédits s'y logent...).
16 avril 2012 : La maquette de Planète pliante a vu le jour, développée comme jamais. Reste à achever la couverture. Viens de lire Le même présent, histoires de rencontres brutes (dans la restitution des témoignages) et subtiles sous ses arches de mots. Troublant. Le jeu, l'âge, le malaise, le bonheur, tout partager (et mon nez, comment y échapper ?).
27 mai 2012 : Je m'applique à collecter des sons pour une version audio de Planète pliante. Débuts prometteurs...
20 juin 2012 : Les semaines comme des vagues, les jours comme du sable charrié sous les pieds. La version audio de PP avance, des musiciens s'en mêlent. L'expo de La Mécanique Des Plis est programmée au 15 septembre à l'Espace Manufacture : photos-textes avec Étienne Orsini. Préparatifs...
14 juillet 2012 : J'ignorais que certains de mes textes pouvaient être passés au lance-slams ou passés à la râpe. Planète pliante va voir le jour, un nouveau jour.
9 août 2012 : Inespéré... Toutes ces personnes qui prètent leur voix pour une adaptation sonore de Planète pliante. De la confiance pour se livrer : mes textes à mon oreille, merci à tous. Maintenant, il va falloir choisir, monter, copier, coller...
17 août 2012 : Olivier Mellano promet de mettre la main à la Planète. Ravi, je suis.
16 septembre 2012 : L'eau, les ponts, tout a coulé mais un magma a resoulevé le tout : La mécanique des plis s'expose depuis hier à L'Espace Manufacture : accueil chaleureux, pour les photos, les textes, Planète pliante et son adaptation audio. Merci à tous.
14 octobre 2012 : Pas loin de la pluie, les plis s'exposent encore quelques temps ; irréversiblement des mains, petites et grandes, en gagnent d'autres. Les livres du jour : Faute d'identité d'Assayas, Deux musiciens dans la grande guerre (Maurice Maréchal, Lucien Durosoir). Ma fascination pour les chaussures abandonnées reprend le dessus, l'incompréhension ne me quitte pas ; partant de là, je la mets en boule, en fait de l'étonnement ; ne pas compendre ne me déplait pas, me défait encore moins : juste un bain d'eau comme il faut. Plonger sous la lame me sied.
Texte préparatoire à l'introduction de l'exposition La Mécanique des Plis avec E. Orsini
(15 sept - 26 oct. 2012 - Espace Manufacture)
(15 sept - 26 oct. 2012 - Espace Manufacture)
Des plis et des jours confondus entre mille courbes, des points de hasard
soulevant des pans entiers de plans intimes, des faux plats secrets que l'on
peine parfois à remonter, des feux pâles sacrés qui se répandent en silence
jusqu'à mettre en pièces ; voilà, entre creux et crêtes, en une marée et
quelques vies, ce que peuvent les plis.
Texte finalement introduit dans La Libellule avec une photo de l'exposition... La boucle est bouclée.
21 octobre 2012 : Un dimanche pour les tailleurs entre la tentation de faire un tour dans les parcs et d'écouter de la pop folk ourlée, bande originale de ma vie, définitivement.
27 octobre 2012 : Démontage de l'expo La mécanique des Plis avec son lot de rencontres et les suites à donner : une ou deux publications. Plus que le contenu, c'est le mode de diffusion qui est à l'étude...
9 novembre 2012 : Planète Pliante, premier de mes livres en numérique (textes et sons) avant de voir le papier... gravure à partir de ce week-end... Un deuxième projet en cours d'écriture et de réécriture : Le nez de mon père probablement édité grâce à Lulu.com, voilà on y arrive.
15 novembre 2012 : Comme Lupin, je m’apprête à donner un cou(p) de collier.
1er décembre 2012 : de nouvelles chroniques à venir (Tracey Thorn, Françoiz Breut, The Lucksmiths...) dans le séjour, déjà de nouvelles photos dans la chambre... Et aussi des livres dans la bibliothèque.
24 janvier 2013 : Une vague ne dit rien, elle emporte tout sauf peut-être un éclat d'allumette. Je ferme les yeux, mélange les lettres enveloppées, forment des mots qui n'existent pas, mais me livrerai un autre jour.
30 janvier 2013 : Avec ou sans "bonjour", la question à vains points "...et sinon, ça va ?"
Feindre, tourner autour du pot, des peaux (des vieilles), tenir le regard de l'autre (à moins que les yeux interrogateurs ne tiennent déjà plus) : "Bien sûr, que ça va. Le temps n'existe pas. Je n'ai pas mal au dos, mes doigts ne tremblent pas, ma mémoire est une machine de guerre, mon cou se tient haut comme une tour... "
"...Vous penserez bien à tirer les rideaux avant de sortir."
Le temps ne s'excite plus. Quand cesse la gravitation, nous apercevons comme de légères retombées.
"Avant de redescendre, je peux vous demander mon thé ? "
"Avec ou sans sucre ?"
"Sans, j'aime bien résister."
5 février 2013 : La Planète Pliante se retrouve sur le net pour s'exposer et se faire la peau (neuve). CD audio des lectures de l'ensemble des textes et mise en son(s)... CD, je disais donc, disponible sur demande...
16 février 2013 : Un rêve étrange au petit matin : on me lance des balles qui se perdent pour réapparaître devant moi. A moi de me baisser. D'essayer. De me les manger.
23 février 2013 : L'éventualité d'une moustache me traverse l'esprit.
3 mars 2013 : Le soleil se rapproche, Darc file, laissez-moi toucher les arbres.
9 mars 2013 : Ai croisé cette enseigne et un petit mot juste en dessous : "L'espérance" "en congés", pas mieux. La distribution des CD de Planète Pliante se poursuit.
30 mars 2013 : Voilà une belle journée pour l'écriture : un lever aux aurores, un ciel qui n'ordonne pas de sortir, des sabres en bois qui se croisent dans le séjour, des livres qui gardent les murs, de la musique qui se livre. Oui, mais... Non... Allez zou, au square !
31 mars 2013 : J'écris pour me souvenir que j'oublie.
14 juillet 2013 : Il me fallait au moins un fête nationale pour revenir en écriture sur cette page... Du sommeil rattrapé, des pages de Vian avalées et ses chansons entonnées sur un banc dans un parc. Une longue marche de trois heures qui aurait dû n'en faire qu'une, de nouvelles photographies ont guidé les pas. Des nouveaux disques dont le fraichement débarqué Standards de Lloyd Cole (Tapete Records). La barbe pousse. Pour combien de jours encore ? Le visage se ramasse dessous. L'ivre de passage sur le pont levis vous embarrasse et vous soutire deux sous. Le cœur (du cuir) plus léger, le corps peut se remettre à siffler.
16 septembre 2013 : Deux mois de plus. Sans une trace. Il faut reprendre. Tout reprendre. Je commence par une infusion de citronnelle. J'éternue. Voilà je suis rentrée. Nous allons nous retrouver.
1er novembre 2013 : Il y a deux jours à l'aube, j'achevais un petit-bijou de Thomas Vinau "Ici ça va" chez Alma Editeur. J'avais trouvé ce livre parmi d'autres au pied d'un ascenceur. Livres-voyageurs, jamais là par hasard. Cet opus est une douce alarme, une plante médicinale contre les gros traumatismes. Pour renaître, chaque jour. Et pour tout ce qui se referme chaque soir et/ou tôt le matin.
15 décembre 2013 : J'ai découvert, aujourd'hui, que je dessinais moins bien les bus que les camions. Ce n'est pas peu dire. Un nouveau projet autour de la voix est en préparation entre de courts textes personnels inédits et quelques évocations passées contenues dans le bureau du MonOcle...
16 février 2013 : Un rêve étrange au petit matin : on me lance des balles qui se perdent pour réapparaître devant moi. A moi de me baisser. D'essayer. De me les manger.
23 février 2013 : L'éventualité d'une moustache me traverse l'esprit.
3 mars 2013 : Le soleil se rapproche, Darc file, laissez-moi toucher les arbres.
9 mars 2013 : Ai croisé cette enseigne et un petit mot juste en dessous : "L'espérance" "en congés", pas mieux. La distribution des CD de Planète Pliante se poursuit.
30 mars 2013 : Voilà une belle journée pour l'écriture : un lever aux aurores, un ciel qui n'ordonne pas de sortir, des sabres en bois qui se croisent dans le séjour, des livres qui gardent les murs, de la musique qui se livre. Oui, mais... Non... Allez zou, au square !
31 mars 2013 : J'écris pour me souvenir que j'oublie.
14 juillet 2013 : Il me fallait au moins un fête nationale pour revenir en écriture sur cette page... Du sommeil rattrapé, des pages de Vian avalées et ses chansons entonnées sur un banc dans un parc. Une longue marche de trois heures qui aurait dû n'en faire qu'une, de nouvelles photographies ont guidé les pas. Des nouveaux disques dont le fraichement débarqué Standards de Lloyd Cole (Tapete Records). La barbe pousse. Pour combien de jours encore ? Le visage se ramasse dessous. L'ivre de passage sur le pont levis vous embarrasse et vous soutire deux sous. Le cœur (du cuir) plus léger, le corps peut se remettre à siffler.
16 septembre 2013 : Deux mois de plus. Sans une trace. Il faut reprendre. Tout reprendre. Je commence par une infusion de citronnelle. J'éternue. Voilà je suis rentrée. Nous allons nous retrouver.
1er novembre 2013 : Il y a deux jours à l'aube, j'achevais un petit-bijou de Thomas Vinau "Ici ça va" chez Alma Editeur. J'avais trouvé ce livre parmi d'autres au pied d'un ascenceur. Livres-voyageurs, jamais là par hasard. Cet opus est une douce alarme, une plante médicinale contre les gros traumatismes. Pour renaître, chaque jour. Et pour tout ce qui se referme chaque soir et/ou tôt le matin.
15 décembre 2013 : J'ai découvert, aujourd'hui, que je dessinais moins bien les bus que les camions. Ce n'est pas peu dire. Un nouveau projet autour de la voix est en préparation entre de courts textes personnels inédits et quelques évocations passées contenues dans le bureau du MonOcle...
La libellule du lendemain...
La veille est toujours une journée à part. Cette fois-ci nous étions au complet. Cependant, à ce moment précis, nous l'ignorions encore. Voilà comment la veille est devenue veillée et le funeste passé funèbre.
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Toutes ces plumes qu'on s'arrache, que la roue happe et grave, que le goudron imprime au passage, en mémoire. N'est-ce pas là, la véritable frontière portée entre l'accident et le hasard ?
Sur un coup de tête
On croise les mains
Sur le guidon chromé :
Voler sans faire de plis
Puis enfin à terre,
Par une des arcades sourcilières,
Faire rentrer la lumière.
Entre la mare
Et l'œil frappé,
Parmi mille sœurs en souricière,
Une fourmi blanche
A forcé le passage :
Toujours laisser couler
L'albinos, petite reine.
On croise les mains
Sur le guidon chromé :
Voler sans faire de plis
Puis enfin à terre,
Par une des arcades sourcilières,
Faire rentrer la lumière.
Entre la mare
Et l'œil frappé,
Parmi mille sœurs en souricière,
Une fourmi blanche
A forcé le passage :
Toujours laisser couler
L'albinos, petite reine.
A vous,
A dix,
La vie
En douce.
Quelqu'un porte l'immobile, fiche le temps et ses dossiers suspendus, archive l'invisible quoique tangible : voici venu du haut l'immense tampon.
Sur le retour,
Ou bien peut-être
Ai-je laissé
Passer l'aller ?
Pas de vieux billet ;
Mais si c'était le cas
Il faudrait m'oublier.
A oser les mules ouvertes,
Mes yeux mijotent sous un soleil,
L'étrange sang d'Arles et ses olives vertes.
L'enfant est seul maintenant. Remonté dans l'arbre. Il n'y a plus de jour, pas encore de nuit. Le silence a pris la sève. La sève, elle, le silence. Est-ce la lumière ou mes yeux ?
Je tombe.
Vieille branche.
Est-ce le gant qui par l'étreinte taboue essore tes poumons ou bien le temps qui par le grain de ta toux sort ses plumeaux ?
Faute d'avoir la clé du rebours,
Nous faisons claquer le cours des années.
Il y avait cette petite noyade dans la foule, cette bière et ces saucisses. Nous ne voyions encore que les genoux, alors nous fixions les chaussures, les lacets défaits, nous marchions dessus en cherchant l'équilibre. A l'heure où les oreilles prenaient toute la caisse claire et les yeux, les bâtons des majorettes, apparaissait la reine blanche ; nous tournions parfois le dos sur la pointe des pieds, en la fixant, entre deux poitrines, dans la haute vitrine de la boucherie chevaline.
Il apparaît maintenant fondé d'avancer que certains escaliers sont taillés pour la descente.
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Entre l'hélice de poète et l'hôtel de police qui déménage un peu plus loin, il y a ce vent dans le dos, ouvert en permanence, les masques tombent pour d'autres masques ; les tables marquent la frontière, mais dans le camion des gros bras, le tout s'empile, les belles s'épilent, le bout des billes des yeux s'éprennent. Il faut attendre, on a plus que ça et la lumière rouge au sol, pour voir, jusqu'au trou, que l'on se marche dessus, que l'on se charme dessous.
Voilà que je gomme un champ de cerisiers. On se perd, blancs. La bouche creuse comme un pot à crayons. Le jour s'ouvre dans un cran de chemisier. On se prend, se balance, les branches tombent : de petits boutons de nacre et des bombes.
La nuit porte, en elle, les bobines du monde. Le jour les éclaire au point de les faire disparaître.
A tourner les pages, les mots, leurs mues, les mains, tout se bouscule. A la tour, point d'étage, juste mes binocles. Je recule avec un vu dans la marge ; mes seuls drames : la fosse d'étourderie, l'oubliette, la petite ombre au tableau. Mais finalement rien : le carnet, le jour dit, s'avale, sans un bouton ni réaction en chaîne. Et la reliure filée se laisse poser à la porte, impatiente d'en découdre avec un autre.
Je t'ai toujours connu ici, à tout faire seul, si bien, à passer le temps avec un fil et quelques couleurs, jusqu'à ce matin, ce rideau de fer et ce petit mot qui se balance, "J'ai dû partir", sous la punaise.
Un tabouret pour tout bureau, des souvenirs bousculés sous les pas, les lignes d'une voie, l'inventaire qui ferme les portes, pour un temps, les enfants qui tapent 1,2,3 soleil sur une affiche d'alcool fort de La Havane, un homme et son chien, le pantalon rentré d'un côté, accordéon... Le feu passe à l'orange, pas le petit bonhomme, je ne me retourne pas.
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Il y a bien, en somme, des cas,
De rares souvenirs en vrac :
Ici, une fille en cuir, dans une foire du nord,
Là, un fjord noir qui brille encore ;
Cependant, la nuit s'annonce comme un sas :
Voilà la fin des corps debout.
A ce moment précis, la langue lâchée fourmille de mots même longs. La lutte est inégale. Le secret ne peut rien à l'heure étouffante, celle de la sieste dans la pièce attenante.
Il y a ces lettres étranges que personne n'écrit
Et que personne ne lit ou si peu.
Je ne rêve que d'un œil,
L'autre ne sait plus.
Comprimé, le fou tente l'immersion ;
Par la fente, touche le fond,
Redresse les roulettes et remonte.
Voilà, je prends le grattoir et l'applique sur un mot de la liste, lettre par lettre, je décroche, de fait, du lest, des litres, pousse le bouchon du goulot. Commerce à panser sur le banc d'en face, le liège et son cortège de litanie commencent à peser.
Parce qu'il y a une fin à tout, ce sont maintenant les jours qui comptent les hommes.
Le temps en son air absorbé voilerait presque la pluie en ses plis et ses corps oubliés.
Le poids du départ, la part que l'on déploie,
De soi, où l'on déplie la carte de ses peines,
Les creux et crêtes de ses pannes qu'on étale,
Ceux arrimés auxquels on ne tient pourtant pas.
Au bout, le jeu à rimer empile le tout et trouve l'arrivée.
Tout au bord, l'invisible rêve de revenir dans le champ, laisse des indices à l'iris des intimes, mais balaye tout trop rapidement du regard. Et ces choses-là n'ont jamais fait bon ménage.
Dans la mémoire des friches, ma face sous la neige.
De là, en cristaux, relever mille visages.
Le lundi raccroche les cadres,
Le mardi change l'ampoule,
Le mercredi m'accompagne,
Le jeudi est un sommeil,
Le vendredi, un piano dans la cuisine,
Le samedi se laisse aller,
Le dimanche, comme les autres,
Le lundi, un écho lointain.
Revenir à cette étrange affaire, celle de vivre.
Est-ce la marque des grands esprits que de préférer le feutre au melon ?
Il y a ce lieu où je m'absente, ce paysage ocre qui m'endort, cette pluie souple que j'oublie, ce pont rond que je garde les yeux fermés. Nous n'attendons.
Je sais ce que vous direz, que vous étiez ailleurs.
Nous le sommes tous et le resterons.
L'important étant d'en tenir compte pour les autres.
Voilà : dans la montée, la vrille fore, peuple et se retire.
Au bout du tout, entre le presque rien,
Un petit homme en complet blanc.
L'éternité allongée a des clignotants sur les côtés ; tous ces soins à portée pour ces ronflements ahuris n'auraient pas suffi : les ailes ne sont plus ce qu'elles étaient. Voici le vol, le dernier en vie. L'ombre redresse son col verni.
Dans la chute des derniers cheveux, voilà le vent des ans, minutieux, et son champ d'étoiles blanches ; celui qui dégage de la nuque aux oreilles, celui qui décloute les planches et déchausse les dents, même devant, celui qui fait que le lion pelé lutte et flanche. Le temps est loin maintenant.
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Il y a celui qui attend et qui reste
Et celui qui en atteste et qui se rend.
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Je me creuse,
La serre,
Veille.
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Voilà que ton oreille électrique entend le bleu, que ton œil saoul voit la voix, que ta main ne touche plus mais peluche tout. Ta vie tremblée s'en va. Tout doux, ce vent.
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Je me dis que même vu d'ici,
Le jeu vaut encore l'achat d'ailes.
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Étrange monocle à ajuster que celui du myope : le temps imparti pour ce faire permet, ou non, d'y regarder à deux fois.
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Laissant les accents au bord,
Les absents ont toujours corps.
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Peu se nourrissent dans le même plat
Sauf à compter aussi sur ceux qui y tombent.
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Nous agitons à peine nos peaux,
Quittons la jeunesse,
Franchissons le col par le tricot,
Perdons nos pitons, ne reste qu'à blanchir.
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Loin des vies
Lissées au silence,
Devance la lance,
Celle de l'équidé.
Il apparaît
Dans le même mouvement,
Reproduit mille temps,
Que les gens sont de saillies.
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Chaque horloge a son heure fatale. Le pas hâté du retard l'étale en un crochet de talons et d'aiguilles.
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Du silence, l'invisible s'est extrait par la vallée nord.
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On ferme les yeux sur les tas de dents que l'on plombe,
Le temps que le dé tombe à plat et que germent les dieux.
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A l'encaissement, la tête mouline rouge et fissure en un seul pan.
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Souvent pour ne pas avoir à s'expliquer,
L'arbre laisse monter les hommes.
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En balance, le bleu de l'absence et le nœud des béances forcent le trait. Il n'y a parfois plus de sens à regarder le bas qu'à ignorer le haut.
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Le duel à l'aurore : une peignée de mains sur tes cordes ; avec et sans toi que l'on se perd, que l'once perce.
Et voilà que berce d'un revers de Manche en creux, l'étrange yole en la Tamise, en revanche de mer : Mais alors cerné plus loin que l'orbite, où va le sommeil depuis l'or ?
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A la toute fin des paysages, il nous faudra sangler d'immenses ponts et revenir à nous, sans un regard autour.
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Par de courts coups de pompes visés dans la ligne du cœur mais portés jusqu'à l'os, voici vissés trois pourpres en cônes aux hasards des plans de vols, ceux des mosquitos.
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Des plis et des jours confondus entre mille courbes, des points de hasard soulevant des pans entiers de plans intimes, des faux plats secrets que l'on peine parfois à remonter, des feux pâles sacrés qui se répandent en silence jusqu'à mettre en pièces ; voilà, entre creux et crêtes, en une marée et quelques vies, ce que peuvent les plis.
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Ce que les courbes racontent, la pierre le reprend.
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Du droit à l'image dans les miroirs, les mares, les tiroirs, au fond ou sans (d'ailleurs, comment savoir ?), il y a là semble-t-il un vide éminemment juridique, mais davantage aussi visiblement.
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Disparaître, un point, c'est tout.
Et encore...